« LE COVID-19 EST UNE OPPORTUNITÉ DE REQUALIFIER NOTRE TOURISME »

A la faveur d’une rencontre de réflexion sur « L’avenir plus ou moins menacé du Tourisme sénégalais », le président du Front Social du Tourisme, Doudou Gnagna Diop, s’est beaucoup inquiété de la crise qui prévaut dans ledit secteur. Une crise due principalement, selon lui, à « deux raisons ». Lesquelles, dit-il, « sont, d’une part, "enracinées dans notre système de gestion depuis longtemps", et d’autre part, "exogènes", donc venues de l’extérieur ».


Le président du front Social du Tourisme (FST), Doudou Gnagna Diop, a d’abord insisté sur le fait que « ce sont les jeunes promoteurs touristiques qui méritent d’être boostés, ces jeunes acteurs qui sont là depuis cinq, six ans, mais se heurtent à d’énormes difficultés. C’est à ce niveau que résident les priorités, parce qu’il ne faut pas que ces acteurs disparaissent ». A en croire le président du front social du Tourisme, il y aurait dans notre pays deux univers touristiques. Le premier serait ‘’L’intégré’’ qui, lui, est en milieu national, investit dans sa localité, crée des emplois et de la valeur ajoutée, paye ses taxes au niveau local, d’une part. Quant au second, il s’agit de ‘’L’enclavé’’ qui, pour sa part, est un multinational ayant investi au Sénégal, mais dont les recettes, la plus-value, etc., restent dans son pays d’origine ». Selon Doudou Gnagna Diop, « le Sénégal est à 80 % d’investissement exogène ».

Autrement dit, estime-t-il, « nous ne recevons pas les recettes engrangées par le secteur touristique, lesquelles restent malheureusement dans les foyers émetteurs ». Ce qui, selon le conférencier, est « un frein à notre développement ». Selon toujours cet éminent professionnel du secteur, « le Tourisme sénégalais, tel que conçu, est un produit d’exportation parce qu’à 90 % nous vendons nos biens vers l’étranger. Notre secteur touristique ayant toujours fonctionné en dépendant des marchés émetteurs. C’est le marché français qui fournit 80 % de la clientèle, or aujourd’hui les marchés émetteurs sont handicapés par le confinement créé par le Covid-19. Tous les aéroports ou presque sont fermés. Conséquence : il n’y a aucun chiffre d’affaires dans notre industrie touristique en matière d’hébergement, d’attraction de services de prestations. Tout est en stop ».

A l’en croire, « c’est pour cela que l’Etat a envisagé d’appuyer certaines structures choisies sous forme de prêts à taux réduit. Et quelques uns en ont profité ». Doudou Gnagna Diop confie avoir entendu dire que « certaines catégories socioprofessionnelles comme les agences de voyage ont émis l’idée que cet appel ne s’est pas bien passé ». Le promoteur touristique souligne avoir été, lui, le premier à plaider pour un appui au secteur touristique, à travers les antennes d’une radio de la place, tout au début de la pandémie.

Selon lui, « c’était nécessaire que l’Etat appuie nos structures pour pérenniser et garantir l’avenir de l’industrie touristique sénégalaise, sans quoi, beaucoup d’entre elles vont disparaître. J’avais cette position mais ce n’était pas pour en bénéficier parce que, personnellement, quant on a convoqué les concernés qui devaient constituer les listes, moi, j’avais décliné. Pour moi, il fallait surtout aider les jeunes investisseurs sénégalais qui sont dans le milieu, parce que l’avenir du tourisme dépend d’eux. Il faut les orienter, les appuyer, les aider dans la gestion de leurs entreprises, parce qu’ils ont besoin nécessairement d’un appui, d’une forte contribution, pour résister ».

Le covid19, une opportunité de redessiner, de requalifier notre industrie touristique

D’après le président du front social du Tourisme, la crise économique provoquée par la pandémie « reste pour nous une opportunité de redessiner, de requalifier notre industrie touristique ». Il explique avoir pris depuis presque 40 ans une certaine position autour de la question de savoir : « pourquoi le Sénégal axe-t-il tout le développement de son tourisme sur les pays occidentaux, c’est-à-dire l’étranger » ? D’après son analyse, « si des paramètres exogènes dont nous ne sommes pas responsables naissent, notre secteur risque d’être impacté à 100 %, et c’est ce qui nous arrive aujourd’hui ». Il dit avoir déjà alerté il y a de cela quatre ans environ, avec l’éclatement dans les pays voisins de la question du terrorisme (Djihadiste) et l’épidémie d’Ebola.

Le conférencier se demande si on ne peut pas profiter de la situation occasionnée par la pandémie de le Covid-19 pour déployer tous les moyens possibles afin d’asseoir une véritable politique touristique nationale. Surtout que, estime-t-il, « le développement du tourisme intérieur est d’une importance capitale. La base d’un pays touristique, c’est de développer d’abord son tourisme intérieur, à l’image du Maroc qui a pris cette voie ». Doudou Gnagna Diop regrette que le Sénégal, jusqu’à présent, n’ait pas pu explorer cette piste simplement parce que « tout le monde dans ce pays voudrait se prendre pour un expert en tourisme, en hébergement, entre autres », au point qu’« on semble avoir même des difficultés à mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ».

A « pouvoir reconnaître qui est qui, distinguer les vrais acteurs du secteur ». Le président du front social du Tourisme insiste sur la nécessité de « réformer notre institution touristique », à savoir « transférer les compétences dudit secteur comme tout pays touristique et diminuer les dépenses énormes du ministère du Tourisme », aussi « s’orienter vers un Secrétariat d’Etat au Tourisme rattaché à la Présidence, qui sera largement suffisant pour gérer institutionnellement notre industrie touristique ». Une façon, pour lui, de donner plus d’« autonomie » aux acteurs des localités touristiques pour pouvoir « décider » et « aller de l’avant » et développer leur zone. Mais l’urgence surtout, selon le conférencier, c’est de « trouver des produits touristiques de substitution basiques et innovants afin de relancer le secteur sitôt après la pandémie. Le Sénégal ayant beaucoup à proposer ».

LE TEMOIN

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