Loin des embouteillages et des fumées de voitures, le village de Lompoul offre un cadre touristique exceptionnel. Malgré le désert qui s’impose, plusieurs activités s’y développent. Cela redonne un sourire aux ruraux en quête permanente de revenus.
L'obscurité prend possession du monde des vivants. Une unité de camions jeep attend, au bord de l’asphalte, moteurs en chauffe. On est entre les deux dos d’âne du village de Lompoul, à une vingtaine de bornes de Kébémer et à quelque 300 kilomètres de Dakar. Presque tout le village est descendu dans la rue agrémentée de soubassements artisanaux. Quelques minutes après, agrippées sur les bars de fer des voitures tout terrain, les voyageurs quittent en farandole. Ils s’engouffrent, sur le côté droit de la chaussée, dans une piste tracée par les géants pneus des grosses cylindrées. Il faut se méfier pour ne pas être égratigné par des arbustes. Une dizaine de minutes plus tard, les touristes sont éjectés entre des monticules sableux.
Ici, tout est conçu pour offrir au visiteur un dépaysement. Un site dans son état naturel entouré des dunes de sable qui, au loin, offrent le cadre magnifique d’une carte postale. Une végétation clairsemée, en majorité de filaos, signe d’une flore typique de la région désertique. L’espace naturel est d’une rare beauté coincée entre le village de Lompoul et l’Océan Atlantique.
Un cadre authentique
Haïmas (tentes de désert)
Des haïmas (tentes de désert) font office de campements touristiques pour accueillir les nombreux visiteurs attirés par ces lieux. Des tentes d’une blancheur déposée, pour la plupart, au dos des dunes. Elles offrent un habitat authentique avec des tapis de rosier posés à même le sol. Un piquet en poutrelle surmonté d’un large tissu aux motifs arabesques et couleurs chatoyantes, permettent aux haïmas de tenir debout jusqu’à trois mètres de hauteur, et de résister au vent. A l’intérieur de la tente, une lampe à pétrole éclaire l’espace. Un plaid pour les nuits de fraîcheur et une serviette, en plus d’un oreiller, sont les seuls signes d’un confort moderne. En famille, en couple ou en individuel, différentes formules sont proposées : au choix avec des tentes vip, découverte ou simple.
Un restaurant de fortune fait office de point de rassemblement aux différentes heures de repas. Conteurs et troubadours égayent les pique-niques du soir, sous une nuit étoilée. Avec des lampions recouverts d’un tissu, le cadre offre une ambiance chaleureuse dans laquelle les repas sont consommés en groupe. Assis sur des poufs en cuir, les touristes s’attablent autour d’une table basse posée sur des caissons vides. Dans ce magma humain, on peut y rencontrer à la fois autant d’Américains, de Belges, de Brésiliens, de Français, d’Italiens que de Sénégalais. Certains en sont à leur première découverte. D’autres, non. Comme ce couple d’Américains qui avouent dans un français approximatif : « C’est toujours un plaisir de venir ici et on voit que beaucoup de choses changent ».
Balade !
Balade à dos de dromadaire
« Vroom ! Vroom » ! Puis, le squad rouge noir, en location, s’élance dans une course folle. Sous l’effet du relief accidenté, il disparaît et réapparaît, par intermittence, donnant ainsi l’impression de faire des acrobaties entre les dunes jaunâtres tressées par des rafales de vent. Avec ses quatre grandes roues qui lui donnent une certaine hauteur, il est un ogre du Sahel. Cet engin permet aux visiteurs, déjà passablement éméchés, de se mesurer aux méandres du désert. Quitte à vous transformer en un véritable coureur de rallye digne du « Paris-Dakar ». Mais le plus original, c’est peut-être de serpenter les dunes à dos de dromadaires domestiqués dans la zone. A deux ou trois personnes sur son dos, l’animal est capable de faire autant de rotations qu’on lui demande, avec notamment l’aide d’un guide, pour la majeure partie, exercé par les jeunes de la localité.
Ressources économiques
Un peuple de pêcheurs à Lompoul-sur-mer
Lompoul est peuplé d’agriculteurs, de pêcheurs wolofs et de bergers de l’ethnie peule. Ce sont des peuples indépendants, au premier coup d’œil, qui sont fortement attachés à leurs formes de vie ancestrale. Ici, on va à la rencontre du Sénégal rural authentique. De petits villages traditionnels de deux à trois cases, voire une dizaine rarement, défilent tout au long de la route. Les réalités culturelles et économiques sont fondées sur une agriculture de subsistance, la pêche, l’élevage. Maintenant, les populations comptent sur les activités touristiques qui se développent petit à petit sous forme de tourisme communautaire.