A la découverte de l’art de vivre à la sénégalaise au pays de la téranga

Au pays de la téranga, l’art de vivre à la sénégalaise est devenu une marque de fabrique mondialement reconnue. Ajoutés à cela l'harmonieuse coexistence entre différentes confessions et ethnies et le cousinage à plaisanterie. Finalement c’est tout un art pour être Sénégalais.


Au nom de la téranga

« Au Sénégal, l'hôte est roi », souffle Mamadou Seck avec enthousiasme. Pour lui, bien accueillir l'autre chez soi est un impératif, d’autant plus qu’on pourrait être dans la même situation demain. Cette marque de générosité est même un héritage selon certains. « Ce n'est pas dans nos coutumes de négliger un visiteur. Dans le passé, la femme devait cuisiner plus que de besoin. Ce, pour faire face aux éventuelles visites à l'improviste de parents, d'amis ou de simples inconnus qui arrivent à l'heure de manger", explique le vieux El Hadji Moustapha Ndoye. D'ailleurs, inviter à manger est presqu’un rituel sacré, même si on est sûr que les personnes à qui l'on s'adresse n'y déferreront pas.

Souleymane Dicko, étudiant nigérien, se sent « vraiment comme chez lui, ou bien mieux ». Cet étudiant qui croyait aller vers l'inconnu a été vite adopté par ses camarades qui, pour le mettre dans le bain des réalités sénégalaises, l'invitent souvent à des cérémonies familiales ou des fêtes comme la Tabaski ou la Korité.

Il se rappelle très bien le « bon couscous » mangé lors de la dernière fête de Tamkharit. Sans oublier la disposition de ses amis à lui apprendre quelques mots de wolof pour mieux faciliter son adaptation. Depuis lors, il sait bien marchander avec les commerçants, exprimer certains besoins, demander un arrêt à l'apprenti dans un « car rapide ».

Agathe Benoa, elle, supporte aujourd'hui bien l'éloignement de son Cameroun natal. Pour cause, les amies de la jeune fille l'ont adopté et lui ont montré les petites ficelles des Sénégalaises. Elle connaît déjà une partie du secret des petits pagnes, l'encens et dit adorer prendre du thé version sénégalaise, autrement appelé « les trois normaux ».

La téranga ou l'hospitalité sénégalaise

Solidarité et diversité

« En Occident, l'on est pauvre quand, en deçà d'un certain seuil, l'on est inapte à satisfaire certains besoins primaires relatifs au logement, à la nourriture, à l'éducation, aux loisirs... Alors qu'en Afrique, l'on est pauvre selon une certaine tradition bien établie, quand on n’a rien à partager avec ses proches, cela, tant du point de vue psychologique que du point de vue matériel », selon le sociologue Omar Diagne.

La richesse d'un individu est appréciée selon ses dispositions à appliquer le sens du partage, la solidarité et l'entraide. « La richesse sert d'abord à venir en aide aux parents et proches », estime Mamadou Seck. Dans le même sens, Amadou Thiaw rappelle l’exemple de Djily Mbaye qui s’est fait un nom "non pas grâce à sa richesse mais grâce à sa générosité".

Cette solidarité trouve aussi son origine dans le syncrétisme religieux. Elle est aussi consolidée par les liens du sang. Chez les Sérères et les Diolas (deux ethnies du pays), on peut rencontrer dans une même famille des frères et sœurs appartenant à deux religions différentes sans que cela ne heurte. De plus, les mariages inter-religieux créent d'étroits liens de parenté.

En outre les fêtes religieuses célébrées à l'unisson sont le moment d'une parfaite symbiose entre musulmans et chrétiens. Noël est intensément préparée par les musulmans de même que les chrétiens sont conviés aux festivités de la Tabaski et de la Korité. La fête de Pâques est l'occasion pour les fidèles du Christ de partager avec leurs voisins, amis et parents le "ngalakh" (bouillie sucrée à base de pâte d'arachide). Les moments de joie et de deuil sont vécus en communion par les deux communautés, qui se veulent très solidaires.

Lors du pèlerinage annuel marial de Poponguine, des musulmans du village (où ils sont majoritaires) accueillent à bras ouverts les pèlerins. Une manière de dire qu'au Sénégal, on est d'abord frères avant d'être musulmans ou chrétiens.

La salutation, plus qu'un détail

Au Sénégal, saluer revêt une grande importance et manquer à ce rituel devient même une offense pour certains. Il est illusoire d'interpeller une personne sans l'avoir salué au préalable, quel que puisse être le motif. Sinon, vous risquez de parler tout simplement « à un... mur. Je n'imagine même pas répondre à quelqu'un qui ne m'a pas salué dès le départ », avertit Amadou Ndaw.

Lorsque ce cas de figure se présente, répondre à une interpellation équivaut selon lui à du "niakk fayda" (dépréciation). C'est vous dire que la salutation est l'introduction la plus efficace avant d'engager un échange de mots. Héritant cela de la tradition africaine et islamique qui veut que la personne saluée réponde impérativement, le Sénégalais montre des dispositions à bien discuter, donner des renseignements à toute personne qui l'interpelle. Ou bien à répondre poliment s'il ne peut pas fournir les informations demandées.

« Quand on salue une personne, cela signifie qu'on la respecte », estime Fatima Thiaw. Le Sénégalais accordant beaucoup d'importance à cette marque d'attention, certains étrangers peuvent interpeller cette propension à se faire des salamalecs différemment. Là où certains diront que le Sénégalais est une personne chaleureuse, d'autres y verront une propension à beaucoup parler et tendre la main là où un petit bonjour pourrait suffire.

Elégance, un point d’honneur

L'élégance sénégalaise

Chantée sur tous les toits, l'élégance sénégalaise n'est plus à démontrer de même que la beauté de ses femmes. La mise revêt une grande importance chez le Sénégalais qui ne néglige souvent aucun détail et qui suit avec passion l'évolution de la mode. Si chez les hommes cette mode évolue lentement, chez les femmes il est nécessaire de changer de garde-robe à la vitesse des nouveautés vestimentaires.

« Il ne suffit pas seulement d'être belle, il faut aussi savoir mettre en relief cette beauté par la façon de s'habiller, de se coiffer et de se maquiller », pense Fatoumata Ndiaye. Pour se faire belle, la jeune dame n’hésite pas à dépenser « une fortune dans les salons de beauté ». Histoire de ne rien négliger aucun détail pour paraître agréable aux yeux des autres. Petit à petit, l'élégance a non seulement créé une sorte de business, mais elle est devenue un art très raffiné que chaque femme exerce. Pour Léna Kane « une femme doit entretenir son corps au quotidien ».

Sur ce point, les Saint-louisiennes sont entrées dans la légende avec le célèbre "Takussanu Ndar", en fin d’après-midi pendant lequel les femmes rivalisent de coquetterie à travers les artères de la vieille ville. Même si le phénomène a baissé, la beauté et l'élégance de la Saint-louisienne sont plus que vivaces dans la mémoire collective et sur les cartes postales. Les tâches ménagères, qui occupent les filles restées à la maison, ne freinent pas ce souci d'être à la page. Au contraire, la présentation d'un repas demeure un cérémonial durant lequel la femme se fait belle. Une manière de donner plus d'appétit à son homme qui, certainement, remercie le ciel de vivre dans un pays où la beauté et l'élégance font que chaque jour a l'air d'une fête.

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