A toute heure du jour ou de la nuit, quel que soit l’âge ou le milieu, dans une gargote d’un marché populaire ou à une table huppée de la corniche des Almadies, à Dakar, les Sénégalais aiment à siroter du bissap.
C’est surtout en Afrique de l’Ouest – Guinée, Burkina Faso, Mali, Bénin et, bien sûr, Sénégal – que l’on voue un culte à ce jus de plante. Et pas seulement pour son parfum de fruits rouges, acidulé à souhait. Le prix, mini, la recette, élémentaire, et la récolte, simplissime, ont aussi de quoi séduire. L’arbuste n’est pas difficile : il pousse aisément tout seul, jusqu’en bordure de désert. La cueillette des pétales est un rôle souvent dévolu aux femmes. Elles prélèvent aussi les feuilles, dont la saveur est proche de celle de l’oseille, et qui agrémentent les sauces des plats épicés, comme le thiéboudienne, un ragoût de riz et de poisson. En feuilles ou en fleurs, l’Hibiscus sabdariffa est donc indissociable de ce que l’on appelle au Sénégal la teranga, l’hospitalité. Là-bas, on ne manque jamais une occasion d’inviter un voyageur de passage à partager un repas. Ou un verre… de bissap, bien sûr.
Le bissap, chaud ou froid ?
Les connaisseurs le savent : l’Hibiscus sabdariffa, qui est aussi très prisé en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale (sous le nom de flor de Jamaica), se déguste aussi bien comme un thé brûlant que comme une boisson fraîche. Mais qu’on le préfère chaud ou froid, la préparation reste la même.
Infuser
Placer pendant quelques minutes une poignée de fleurs séchées (50 grammes pour 1 litre) dans de l’eau portée à ébullition. Ajouter environ 40 grammes de sucre, filtrer puis goûter. Ajuster le sucre si nécessaire.
Décliner
Pour obtenir un bissap frappé, quelques heures au réfrigérateur suffisent. Les Africains ajoutent parfois des feuilles de menthe, voire, pour une boisson encore plus tonique, un peu de gingembre râpé.