Réseaux sociaux et tourisme sénégalais entre indifférence et mépris

Au moment où tous les pays appuient les secteurs impactés par la Covid-19, en particulier le secteur touristique, qu'a fait notre pays pour accompagner les acteurs du tourisme de l'arrière-plan de l'écran pour maintenir le flambeau (via les réseaux sociaux) ? Le tourisme, à travers les réseaux est-il reconnu au Sénégal ?


Certes, notre ministre de tutelle a pris l'initiative de rencontrer beaucoup d'acteurs évoluant dans le domaine. Le gouvernement a même appuyé financièrement des organisations, ce que nous saluons. Mais qu'en est-il réellement des braves et infatigables acteurs touristiques se situant du côté des réseaux sociaux ? Ceux-là, ne se lassent jamais dans la promotion de la destination Sénégal. Toutefois, on se demande s'ils sont sérieusement encouragés et soutenus ? A-t-on pensé à eux ? Est-ce de l'indifférence ou du mépris envers eux ?

Au moment où les ministres ivoirien et rwandais sont conscients et sensibles des terribles impacts de la pandémie en agissant en conséquence, qu'a fait le Sénégal ? En tout cas, rien de vraiment sérieux, de vraiment structurant pour un amoindrissement des pertes via les réseaux sociaux d'une manière générale.

Le gouvernement rwandais a déjà injecté 50 millions de dollars (environ 30 milliards de FCFA) rien que dans le digital en vue d’accélérer la relance touristique post-coronavirus. Et le Sénégal ? A se demander si la tutelle a conscience des réels enjeux du numérique. Ou, est-ce juste un manque de vision, d'ambition ou pis encore, de compétences.

Le ministre du tourisme ivoirien a pris l'initiative de contacter et de rencontrer les animateurs des réseaux sociaux qui œuvrent pour la promotion touristique afin de les encourager, de les appuyer et de les associer dans la réalisation du projet national de développement touristique "Sublime Côte d’Ivoire". Malgré cet exemple qui nous vient de la sous-région, cette fois, de notre côté, ceux qui doivent donner les grandes lignes, continuent de faire la sourde oreille.

Au même moment, le Sénégal par indifférence ou par mépris ne fait aucun effort allant dans le sens de promouvoir et d'appuyer ceux qui s'arrachent pour maintenir le flambeau du tourisme via les réseaux sociaux.

En réalité, en cette période où toutes les activités touristiques sont à l'arrêt, seuls les réseaux sociaux assurent le maintien de la visibilité de la destination à travers les échanges d'informations et discussions avec les touristes. Nul besoin de faire preuve de perspicacité pour connaître cette donne.

Ces réseaux sociaux, actuellement incontournables dans le tourisme, jouent un rôle de "guide de voyage" et participent aux opérations de marketing destinées à influencer les ventes touristiques du Sénégal. Ils continuent à faire rêver et à divertir. Ils suscitent les envies nécessaires chez les touristes. Ces derniers sont impatients que l'on ouvre toutes les frontières pour rattraper le temps perdu. Covid-19 oblige.

Alors, il ne faut surtout pas perdre de vue l'idée importante selon laquelle il y aura l'après Covid. La concurrence sera encore plus rude qu'elle n'a jamais été. Des pays comme la Côte d'Ivoire, nous disputant le leadership sous-régional dans ce secteur, se donnera les moyens de ses politiques touristiques afin de nous ravir la vedette. Elle est bien consciente, heureusement, des enjeux et l'utilité de la promotion par le canal des réseaux sociaux.

Et notre ministre concerné, qu'a-t-il prévu ? Pense-t-il rencontrer les acteurs de la promotion de la destination Sénégal sur les réseaux sociaux pour les regrouper en vue de travailler sur un objectif commun ? C'est tout le mal qu'on souhaite à ce secteur qui est l'un des principaux piliers de notre économie.

En plus, l'administration public du tourisme et ses structures rattachées ne peuvent pas se suffire de leurs plateformes numériques en ignorant ces acteurs qui s'activent sur les réseaux sociaux et qui disposent déjà et animent des communautés très importantes de passionnés du Sénégal.

Parfois, il nous arrive de questionner : le Sénégal a-t-il le ministre de tourisme qu'il lui faut pour sortir l'univers touristique du pays de la somnolence dans laquelle il se trouve. N'est-il pas à un pas de l'agonie ? La question mérite d'être posée si le ministre du tourisme préfère plus donner de l'importance et de la visibilité à sa propre plateforme digitale avec des moyens impressionnants rien que pour son image de ministre du tourisme et de personnalité politique plutôt que d'investir dans celle de son ministère ou d'appuyer les autres plateformes nationales spécialisées dans la promotion de la destination Sénégal. Finalement dans quel pays sommes-nous ? La question frôlée plus haut aura malheureusement une réponse négative.

Si son image (sa plateforme personnelle), à ses yeux, compte plus que celle du ministère ou de la destination Sénégal, sa fibre patriotique serait-elle coupée ? Avons-nous sincèrement besoin d'une telle personnalité à la tête du tourisme national qui n'a rien de personnel ? Le sérieux s'impose.

Le tourisme est un bien public, chacun y a droit. Il doit être valorisé, vulgarisé. Les hommes passent parfois trépassent par de mauvaises politiques touristiques, mais les zones d'attraction, aussi sublimes qu'elles soient, doivent profiter aux populations.

Le tourisme, notre bien. Ne le perdons jamais de vue.

Babacar DIONE
Digital Manager
Conseiller eTourisme & Ecotourisme

Administrateur de PourquoiJaimeLeSenegal

 

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