La Journée Mondiale du Tourisme récemment célébrée au Sénégal a été l'occasion de repenser tout un système de stratégies et de politiques touristiques qui jusqu'à présent ne présentent aucune efficience. L'urgence est d'exposer la situation qui ne ravit aucun acteur, voire la grande famille du tourisme devant les autorités gouvernementales et le Ministre de tutelle.
En effet, "Repenser le tourisme" tel est le thème arrêté par l'organisation mondiale du tourisme, repris par Monsieur Mame Mbaye Niang, Ministre du Tourisme et des Loisirs dans l'intention d'inviter tous les acteurs de la chaîne de valeur touristique pour dégager ensemble de nouvelles stratégies, des idées innovantes pour une relance du tourisme et d'asseoir un développement durable. Ce qui convie tous les Sénégalais à s’approprier leur propre pays à travers le tourisme intérieur. Du coup, Tourisme et Culture marcheront ensemble pour l'intérêt des deux. En outre, au-delà des beaux discours, il faut plus de concret, de promptitude, d'application. Il faut véritablement parler peu et agir plus, tout revoir, refaire, reprendre, recentrer dans le bon sens et au profit d'un tourisme utile et profitable à l'ensemble des acteurs.
En réalité, quel secteur de développement peut-il prospérer sans l'immense pouvoir du web ? L'internet, par les miracles du clic, par l'entremise des réseaux sociaux, est une véritable nécessité dans la mesure où toute activité de développement ne peut se passer des moyens d'information et de communication.
Ainsi, le tourisme ne déroge point à la règle avec les nombreuses séquelles qu'a laissées la pandémie de la COVID-19.
Des pays africains ont connu des avancées fulgurantes dans le domaine du tourisme jusqu'à même prendre leur envol et bien se positionner dans le classement international et devenir finalement très attractifs pour les touristes. Ainsi, selon le cabinet de conseil espagnol Bloom Consulting, spécialisé en Nation Branding, dans son rapport Country Brand Ranking Tourism Edition 2022-2023, l’Egypte est le pays africain le plus attractif pour les touristes. Il domine le classement africain pour la deuxième année consécutive. La principale raison reste inéluctablement sa forte présence en ligne.
Des pays africains comme la Tanzanie, le Nigéria ou encore le Rwanda ont sensiblement amélioré leur rang. En guise d'illustration, la Tanzanie a apporté un vrai changement ces dernières années en se basant surtout sur la promotion et la diffusion de messages sur ses paysages naturels et sa culture via les réseaux sociaux. Quant au Nigeria, il a gagné cinq places rien qu’en améliorant sa promotion sur les réseaux sociaux. Au même moment, le Rwanda a gagné neuf places et se classe 12e essentiellement en améliorant la promotion de son image en ligne. Cependant, le Sénégal, lui, a reculé de quatre places. Cela ne peut s'expliquer que par un manque d’efficacité de sa promotion sur les réseaux sociaux.
Alors pourquoi le Sénégal traîne encore ? Le pays de la téranga mérite-t-il d'être à la 21e place sur le continent et à la 145e au niveau mondial (perdant quatre précieuses places), vu tout le potentiel qu'il détient ? Que faire pour rectifier le tir et bien dynamiser le secteur ? Toutes ces questions nous ramènent à celle-ci : le ministère de tutelle et une structure comme l’ASPT sont-ils assez outillés pour être en phase avec les exigences du moment avec un tourisme enclin d'une volonté de partage, de communication et d'ouverture (les réseaux sociaux) ?
Pour dire vrai, il ne sert absolument à rien de défiler des hommes à la tête du ministère du tourisme quelle que soit l'appellation. Le mal est plus profond. Le reconnaître serait un bon départ qui permettrait d'associer les community managers spécialisés.
Aujourd'hui, force est de reconnaître que le tourisme sénégalais ne peut aucunement aller de l'avant sans la promotion des images.
Pour être attractif, il faut revoir les stratégies d'action en y incluant les acteurs des réseaux sociaux (avec la présence en ligne) qui ont leur partition à jouer pour de meilleures performances économiques justifiées par une attractivité mondiale.
Même si l'heure n'est pas encore grave, même si le tourisme donne l'air de ne pas encore agoniser, c'est l'heure de la refonte de tout un système qui n'avance pas malgré toutes les opportunités qu'offre le tourisme sénégalais. Il faut être sérieux en faisant vivre et au besoin revivre ce milieu et non vivre de lui (l'intérêt personnel). C'est un bien qui appartient à toute la communauté dont les acteurs du web.
Peut-être, c'est enfin le moment de soutenir les différentes plateformes dont @Pourquoi J'aime le Sénégal et @Hello Sénégal qui sont dans leur domaine les plateformes les plus importantes en Afrique de l'ouest francophone. Elles abattent un travail exceptionnel de promotion de la destination Sénégal. Ces plateformes malgré leur maigre moyen, à travers juste des publications, arrivent à toucher mensuellement des millions de personnes sur les réseaux sociaux. Un tel travail de bénévolat doit être reconnu et félicité et accompagné au grand bénéfice du Tourisme car la donne a complètement changé.
Aujourd'hui, l'investissement dans les réseaux sociaux est moins coûteux et plus bénéfique que les dépenses énormes de prestige dans les salons internationaux de tourisme. Nous sommes véritablement dans l'ère du numérique devenu un outil incontournable pour la promotion du secteur touristique. D'où la pertinence d'investir activement dans les réseaux sociaux pour vendre la destination Sénégal qui a toutes les faveurs naturelles pour retrouver sa place d'antan.
Babacar DIONE
Digital Manager
Conseiller eTourisme & Ecotourisme
Administrateur de PourquoiJaimeLeSenegal